La contrebande de carburant s’amplifie aux frontières : Un demi-million de litres saisis

L’activité de contrebande dominée par l’exportation frauduleuse du carburant a enregistré durant la période allant de janvier à mars une hausse très inquiétante.

Selon un bilan provisoire de la Gendarmerie nationale, une quantité considérable d’environ un demi-million de litres de carburant a été saisi en seulement trois mois. Cela dit, l’activité illicite des trafiquants de carburant est en train de gagner du terrain. Ces derniers sont très actifs sur les deux parties des frontières algériennes, l’est et l’ouest du pays. En effet, du côté de l’est du pays, près de 200 000 litres de carburant ont été récupérés par les unités de la Gendarmerie nationale, alors que du côté de l’Ouest, là où l’activité des contrebandiers est la plus fréquente, on a enregistré près de 300 000 litres saisis, toujours en l’espace de trois mois seulement. Ce phénomène constitue, faut-il le répéter, une véritable menace pour l’économie nationale. Cette activité illégale pros- père à travers les villes frontalières, particulièrement à l’est et à l’ouest du pays. A ce titre, à Tlemcen, il a été saisi près de 175 000 litres et à Tébessa, près de 100 000 litres, soit respectivement 44,09% et 24,58% de la quantité globale saisie.

Le Maroc et la Tunisie, deux pays à qui profite cette contrebande.

Le trafic en masse du carburant algérien est destiné tout particulièrement à ces deux pays voisins, profitant chacun d’environ 5 millions de litres de carburant chaque année. Au Maroc, à titre d’exemple, des dizaines de stations-services, situées dans les villes frontalières avec l’Algérie, ont été contraintes de baisser rideau devant la vente illégale du carburant algérien, et ce, par les trafiquants marocains. Ces derniers vendent les quantités de carburants à des trafiquants algériens. Une fois la «marchandise» ayant franchi le sol marocain, les trafiquants marocains vendent ces centaines de milliers de litres aux jeunes chômeurs marocains. A leur tour, ces jeunes sans emploi, recourent à la vente de carburant algérien au marché noir marocain. En Tunisie, c’est un autre cas, tout à fait contraire au Maroc. Ici, chez les trafiquants tunisiens, on échange les quantités de carburant contre les cigarettes de très bonne marque. En effet, rien que pour la période de janvier à mars, les gendarmes ont pu récupérer près de 800 000 paquets de cigarettes venant de Tunisie. En fait, cette quantité considérable de paquets de cigarettes était destinée au marché informel local. D’autre part, la lutte contre le trafic de carburant est de plus en plus payante. En matière de résultats, les éléments de la Gendarmerie nationale, notamment les unités des GGF, ont arrêté plusieurs centaines de trafiquants algériens, et d’autres de différentes nationalités. Toutefois, le recours à ce genre de trafic concerne parfois des familles entières. C’est le cas dans la wilaya de Tlemcen. Ici, des familles entières s’adonnent à cette pratique illégale. Elles stockent des quantités importantes de carburants, sous forme de jerricans, qui seront par la suite transférées vers la frontière avec le Maroc. Récemment, deux jeunes filles ont trouvé la mort. Elles ont été retrouvées calcinées, car des dizaines de jerricans contenant du carburant étaient stockés dans leur demeure. Ce genre de cas est malheureusement répété souvent, surtout que plusieurs familles recourent au stockage de jerricans. 

Une grosse pénurie de carburant à l’ouest du pays
Les stations-serviceS de plusieurs wilayas de l’ouest du pays, notamment à Tlemcen, Aïn Témouchent, et Oran connaissent une grosse pénurie de carburant. Cela dit, le trafic de carburant a touché de plein fouet les stations-services de ces régions. En effet, les grosses quantités de carburant qui transitent chaque jour par le Maroc, ont causé des préjudices aux automobilistes algériens, voire même à l’économie du pays. Toutefois, des mesures seront prises par la société Naftal pour assurer une bonne couverture, en alimentant les stations-services de plusieurs wilayas de l’ouest du pays. Du côté des services de sécurité, la mobilisation est toujours en veille pour arrêter les coupables.   

Par Sofiane Abi 

Le Jour d’Algérie, 15/02/2011

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