Carnet
Mercredi 19 / Jeudi 20 Janvier 2011 : Nîmes / soleil et mistral :
Soleil et mistral sur la garrigue, accentuant l’impression de froid. Au régime sec depuis samedi, après cette périodes de fêtes et d’alcoolémie en tous genres, je ne sors plus de l’Alhambra où je passe mon temps, sans aucun ennui. Et, à la lecture du Dictionnaire Amoureux de l’Italie de Dominique Fernandez, je m’interrogeai sur mon degré de « latinité », que je pensai total. « La pensée de Pascal, écrit Dominique Fernandez, qui exalte l’isolement de la chambre ne pouvait venir que d’un auvergnat.
L’italien subit la privation de tout ce qui l’attend au dehors : les échanges de regards, les frôlements, les promesses innombrables du hasard et de la vie. Rester chez soi serait une erreur, une faute, une manifestation d’égoïsme et de mesquinerie. La Place italienne, le lieu où l’on vit, symbolise le programme italien de solidarité affectueuse entre tous les membres de la communauté, autant que la chambre symbolise le programme français d’ascèse individuelle et de perfectionnement par l’effort. » Bon : je dois être un Latino Auvergnat… Y’à pire ! Cependant, abstinent de vin, je me dois honnêtement de dire que çà me déprime sur les bords en m’isolant de mes lieux préférés de débauche vineuse de l’Ecusson, mon centre-ville de Nîmes unique et préféré. Mais, comme dirai mon compère Jp2t, rien de tel qu’une petite cure de jouvence pour repartir du bon pied, et profiter ainsi pleinement de la sixième semaine de l’année qui nous transportera de l’Alhambra à Mogador, dans la douceur de vivre, à l’ombre des remparts d’Essaouira où, noblesse oblige, nous devrons bien faire honneur aux vins les plus représentatifs des terroirs, cépages et Domaines du Maroc. Les blancs se nomment Beauvallon, Guerrouane les trois Domaines, La Gazelle du Mogador, l’Orient du Val d’Argan, et les gris, transparents : Domaine de Sahari, Domaine Rimal, les Raisins Maures d’El Mogador, Larroque ou Volabilia. Rien qu’à l’énoncé de ces domaines, j’imagine en salivant…Je pastille, je tagine, je couscous, j’harira, je tangia, je poissonne sur le grill des produits achetés au Marché aux poissons, je rêve….
Tandis que dans le Nouvel Observateur de ce matin, Aboubakr Jamai, le fondateur du » Journal hebdomadaire », dénonce, après la Révolution du Jasmin, les dérives à la tunisienne du monarque Marocain et de la cour : « ce qui est nouveau, c’est que les élites, qui pensent que la démocratie conduirait un état comme le Maroc au chaos, commencent à s’inquiéter. Car les mêmes systèmes autoritaires ont besoin d’être bien gérés. Mohamed VI a commis une série de fautes politiques : il a été actionnaire des brasseries du Maroc et de casinos à Macao, lui le commandeur des croyants ! Les élites marocaines qui jouent aujourd’hui leur survie, doivent choisir : démocratiser ou périr ! Et si le Maroc s’embrase, la disparité des richesses est telle que la révolution y serait beaucoup plus sanglante qu’en Tunisie. » Bigre… J’ai été obligé de négocier pour que rien ne bouge avant la 8ème semaine de l’année. On a topé…
CARNET, 20/01/2011
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