Le Maroc devient fou

Je suis resté pétrifié lorsque, il y a quelques jours, j’ai reçu une lettre du premier ministre du Maroc dans laquelle il me disait qu’il considérait comme un déshonneur à sa nation ma décision le fait d’aller visiter mes tantes Ana et Chita à Betanzos, à La Corogne. Je n’ai pas compris la cause par laquelle une question si courante et habituelle pouvait offenser un mandataire aussi important et, selon lui-même, aussi aux trente-trois millions d’habitants du pays qu’il disait représenter.


Ça aurait pu se passer comme ça, mais c’est pas le cas. La « première marionnette » du dictateur marocain a, en effet, écrit la lettre de protestation, bien qu’elle était adressée, non pas à moi, mais à Mariano Rajoy, leader du premier parti de l’Opposition en Espagne. Dans la missive, il a, en effet, manifesté son « indignation » et celle de « tout son peuple » – le même peuple qu’il muselle, manipule, prive de liberté et soumet sans contemplation – par le fait « inadmissible » qu’un citoyen espagnol avait décidé de se déplacer à Melilla, pour accompagner ses voisins dans la célébration d’une importante éphéméride : 513ème anniversaire de l’incorporation de Melilla – le Maroc n’existait pas- à la souveraineté espagnole. Il n’y a pas de différence, c’est la même chose: quelqu’un d’un pays qui n’est pas l’Espagne, prétend qu’un citoyen espagnol, n’importe qui, ne peut pas avoir la liberté de se déplacer à travers le territoire souverain de sa nation. Le Maroc devient fou!

L’accouchement d’une aberration pareille il faut l’encadrer dans la réalité du pays dans lequel arrive cet acte stupide : le Maroc, notre « amiable » voisin du sud.

Le Maroc est une dictature masquée, appuyée, par des questions stratégiques, par les EU et la France. La monarchie autoritaire du Maroc, tandis qu’elle maintient l’occupation illégitime d’un territoire qui ne lui appartient pas, le Sahara Occidental; tandis qu’elle joue, comme avec les taureaux, les résolutions de l’ONU à ce sujet, tandis qu’elle empêche que la démocratie arrive à son pays, tandis qu’elle prive de liberté idéologique et d’expression le peuple auquel elle dit représenter; essaie d’imposer ses caprices minaudiers à une nation souveraine : l’Espagne.

Le roi du Maroc devrait prendre note de ceci : M. Pierre de Estopiñán, a conquis la ville de Melilla en 1497 (il y a 513 ans), pour le Duché de Médina Sidonia. À partir du 1556, la ville s’est mise à dépendre de la Couronne espagnole. Jusqu’à plus d’un siècle et demi plus tard -169 ans, exactement-, la dynastie alaouite n’apparaît pas dans le territoire – le Maroc n’existait pas encore comme nation – , qui assumait le contrôle partiel et temporel sur une partie de la zone. Le Maroc n’existe, en tant que nation indépendante comme c’est le cas aujourd’hui, que depuis le 2 mars 1956 – il est moins âgé que moi-, date dans laquelle il réussit à être libérée du domaine colonial de la France et de l’Espagne. Avec ces données, « majesté », vous devriez prendre un valium, avec un thé arabe si vous le préférez, et arrêter d’emmerder avec des niaiseries réivindicatoires qui, si le gouvernement que nous avons aujourd’hui n’était pas si molle, pourraient lui coûter une indigestion accompagnée d’une diarrhée plus que sérieuse.

Son « altesse royale » devrait se préoccuper de tirer son peuple du sous-développement, de l’analphabétisme et de la précarité, au lieu de mettre le bâton où il ne peut pas et il ne doit pas. Les pissées hors du pot de « sa gracieuse majesté », va de mal en pire. Pas content de laisser insulter et agresser verbalement les fonctionnaires de la Police Nationale espagnole dans la frontière de Melilla, ni avec le blocage de marchandises et de main-d’oeuvre à la ville espagnole, maintenant il passe les vingt-sept téléjournaux à essayer de décider où nous pouvons aller les Espagnols et où on ne peut pas.

Le soleil du Maghreb, malgré le parasol avec lequel il a l’habitude de se couvrir dans certains actes officiels, semble avoir eu un effet collatéral pernicieux dans la capacité de discernement de Mohamed. Le Maroc devient fou!

Alberto Nunez

Diario de Jerez, 20/9/2010

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