Écrivains, sociologues, philosophes, cinéastes, professeurs d’université et peintres demandent à la communauté internationale de « se mettre de côté des combattants pour la liberté », qu’ils dénoncent la répression de régimes dictatoriales comme celui de Moubarak et reconnaissent la légitimité de leurs peuples « à se libérer de joug de l’oppression et à construire la démocratie ».
Leur appel a été publié un jour après que des personnes pro-Moubarak, parmi eux beaucoup de policiers en civil et fonctionnaires, ont chargé brutalement contre les manifestants anti-gouvernementaux qui se manifestaient pacifiquement dans la Place de la Libération (Tahrir) du centre du Caire. La communauté internationale, jusqu’alors très critiquée par la tiédeur de ses déclarations sur les évènements qui sont entrain de révolutionner certains pays arabes, a commencé à réagir et à demander à Moubarak de cesser la violence.
Le mnifeste est signé par des personnalités comme Amin Maalouf, l’écrivais libanais qui a gagné le prix Prince des Asturies des Lettres en 2010 et auteur de titres comme Léon L’Africain: le poète libanais aussi Adonis; l’écrivain marocain Kamal Boullata; son compatriote Abdellatif Laâbi, qui a publié une tribune dans ce quotidien le 30 janvier sur la sentiment d’impuissance de la jeunesse de son pays; et l’auteur de Le Lecteur de Bagdad, l’irakien Jabbar Yassine entre beaucoup d’autres.
Texte intégral du manifeste :
« Nous exprimons, en premier lieu, notre immense gratitude au peuple tunisien qui a été, sans aucun doute, le précurseur d’une nouvelle ère de lumière dans nos pays, celle de la renaissance citoyenne. Nous exprimons aussi notre soutien catégorique au peuple égyptien dans sa lutte décisive contre la tyrannie et pour l’instauration de la démocratie. Nous nous inclinons devant ceux et celles qui ont donné leur vie pour la réalisation du rêve confisqué dans nos pays depuis des décennies, le rêve des sociétés plus justes et plus humaines, régies par les règles de l’Etat de Droit, universellement établies : souveraineté populaire dans l’élections de nos représentants et gouvernants, séparation des pouvoirs, égalité devant la loi, redistribution équitative des richesses, éradication de la corruption et garantie des libertés individuelles et collectives, y compris les libertés d’opinion et de croyance.
Nous le disons haut et fort, aucun pays arabe ne peut se soustraire à ce mouvement irréversible qui s’est, clairement, adjugé la tâche de mettre fin au royaume de l’arbitraire. L’aube qui a commencé dans le monde arabe a, à présent, la couleur de la dignité récupérée et de la liberté. Partous, les peuples y ont pris note. Nous appelons, donc, les intellectuels, où qu’ils se trouvent, à exprimer leur solidarité avec les aspirations des peuples arabes, en particulier le peuple égyptien, dans cette étape critique. Nous appelons, finalement, toutes les instances de la communauté internationale à se mettre du côté des combattants pour la liberté, en dénonçant la répression sauvage dont sont victimes et e, reconnaissant sans ambages, la légitimité des aspirations de nos peuples à se libérer du joug de l’oppression et à construire la démocratie ».
Premiers signataires :
Adonis, écrivain (Líban)
Abdellatif Laâbi, écrivain (Maroc)
Khalida Saïd, critique littéraire (Líban)
Issa Makhlouf, écrivain (Líban)
Amin Maalouf, écrivain (Líban)
Kamal Boullata, peintre (Palestine)
Tahar Ben Jelloun, écrivain (Maroc)
Salah Stétié, écrivain (Líban)
Mohammed Berrada, escritor (Marruecos)
Mohammed Bennis, poète (Maroc)
Qassim Haddad, écrivain (Bahrein)
Abdessalam Cheddadi, historien (Maroc)
Jabbar Yassin, écrivain (Irak)
Anouar Benmalek, écrivain (Algérie)
Aicha Arnaout, poète (Syrie)
Zouleikha Abu Richa, écrivain (Jourdan)
Joumana Haddad, écrivain (Líban)
Khalid Darwish, écrivain (Palestine)
Yassin Adnan, écrivain (Maroc)
Mahi Binebine, peintre (Maroc)
Amin Salih, écrivain (Bahrein)
Fouad Laroui, écrivain (Maroc)
Ahmed El Maanouni, cinéaste (Maroc)
Karim Bennani, peintre (Maroc)
Najwan Darwish, écrivain, journaliste (Palestine)
Mohammed Tozy, sociologue (Maroc)
Nasser Soumi, peintre (Palestine)
Amina Saïd, poète (Tunisie)
Mohammed Hmoudane, écrivain (Maroc)
Abdelkader Lagtaa, cinéaste (Maroc)
Siham Benchekroun, écrivain (Maroc)
Bouthaïna Azami, écrivain (Maroc)
Driss Allouch, escritor, écrivain (Maroc)
Hicham Fahmi, écrivain (Maroc)
Abdelhadi Saïd, écrivain (Maroc)
Dominique Eddé, écrivain (Líban)
Driss Chouika, cinéaste (Maroc)
Farida Benlyazid, cinéaste (Maroc)
Vénus Khoury-Ghata, écrivain (Líban)
Etel Adnan, écrivain (Líban)
Gérard Khoury, historien (Líban)
Nabil Abi Chacra, Forum culturel libanais (Líban)
Jamal Boudouma, écrivain (Maroc)
Simone Fattal, écrivain (Maroc)
Nabil El Azan, directeur de théatre (Líban)
Abderrahman Djelfaoui, écrivain (Algérie)
Habib Tengour, écrivain (Algérie)
Abderrahim Yamou, peintre (Maroc)
Habib Samrakandi, profeseur d’Université (Maroc)
Driss Ksikes, écrivain (Maroc)
Mohammed Nedali, écrivain (Maroc)
Abdellatif Bazi, journaliste (Maroc)
Nadir Boumaza, professeur d’Université (Algérie)
Salah Boussrif, poète (Maroc)
Habib Selmi, écrivain, journaliste (Tunisie)
Saïd Boukrami, écrivain (Maroc)
Faraj Bayrakdar, écrivain (Syrie)
Salah Guemriche, écrivain (Algérie)
Sabah Kharrat Zouein, écrivain (Liban)
Abdallah Saaf, professeur d’Université (Maroc)
Ahmed Bouzfour, écrivain (Maroc)
Noureddine Saadi, écrivain (Algérie)
Source : El Pais, 08/02/2011
Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
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