Bien rares sont ceux qui à l’écoute de l’attentat de Strasbourg et le passage en boucle à la télévision de cette seule information ne s’interrogent pas.
Quand on considère les mesures prises au plan national qui revient à tenter d’interdire les manifesations, on se demande quelles informations peuvent inciter le gouvernement et la présidence à une telle violation des libertés publiques.
il s’agit en effet du plan vigie pirate à son plus haut niveau 3, qui permet de surveiller les routes, en empêchant par exemple les ronds points d’être occupés, mais aussi interdiction des manifestations et surveillance des lycées…
De là surgissent bien évidemment quelques doutes sur l’opportunité de l’attentat de Strasbourg. Nous avons connu le temps des Pasqua, de sac et de corde, on peut toujours souligner que Castaner est issu de la même portée, mais ce serait trop grave de le faire sans preuve. La seule chose que l’on puisse faire avec quelques décences c’est de manifester notre solidarité aux Strasbourgeois.
L’attentat est un terrible crime avec un coût humain insupportable, mais est-ce que les mesures d’ordre public qu’il provoque sont justifiées? Est-ce que le territoire national est menacé et par qui? Il y a eu les casseurs, les terroristes n’existaient pas, maintenant nous sommes passés de la guerre civile à la guerre tout court.
Tout ce que l’on peut constater c’est que si l’on ne peut pas accuser le pouvoir d’être à l’origine de l’attentat, on peut avoir quelques doutes sur la coïncidence dans le fait d’avoir laissé passer un tel crime à la veille de la grande manifestation unitaire du 14 Octobre, alors que les gilets jaunes ne se montrent pas convaincus comme la majorité des Français par les meures de Macron. Un attentat qui permet d’interdire les manifestations autant qu’il prétend créer diversion médiatique: un tueur dans la nature et la menace doit renforcer l’unité nationale…
Autre coïncidence, le discours du président faisait la part belle à Marine Le Pen, introduisant le thème de l’immigration que malgré les efforts de cette dernière et de son parti elle n’arrivait pas à introduire au coeur des revendications et voici que l’on peut renforcer les critiques de la droite et de l’extrême-droite, les détourner du refus de remettre en cause l’ISF.
Faire monter Marine Le pen, se présenter aux européennes et dans la foulée aux élections locales comme la seule alternative au fascisme qui monte en Europe, voilà la stratégie politique de Macron. Elle correspond au plan syndical, au retour aux « corps intermédiaires » patronaux et on assiste à la campagne qui invente la CFDT comme le premier syndicat de France.
Non, on ne peut pas accuser le pouvoir d’être à l’origine de pareil massacres parce que la seule réponse serait non seulement la destitution mais l’incarcération, et nous n’en sommes pas là, mais on peut s’interroger sur le fait que cet attentat-là n’ait pas été déjoué et comme le murmurent les réseaux sociaux, un gilet jaune avec des lunettes de piscine soit arrêté alors qu’un individu recherché le matin même peut se ballader avec un Kalachnikov sur un marché de Noêl.
Le doute taraude les esprits les moins prévenus: faudra-t-il au moins trois voire quatre jours, disons jusqu’à samedi soir, pour mettre la main sur le meurtrier ?
En tous les cas, cela n’allégera pas l’atmosphère, la seule réponse à cette univers de boules puantes est de rester sur le fond et le fond c’est que le pouvoir n’a pas répondu aux exigences et que tous doivent le dire le 14 décembre.
En outre une des leçons de ce grand mouvement que l’on tente d’empêcher et de dévoyer est le besoin d’unité et d’organisation collective de classe. Tous nos efforts doivent porter sur cet événement-là et refuser tous les dévoiements que l’on tente comme une manoeuvre ultime d’imposer à un peuple qui les refuse.
Ce pouvoir est décidemment aux abois et il ne lui reste plus qu’à apeurer les Français avec l’aide de médias aux ordres, c’est une forme de fascisation et on y répond seulement par l’unité, par le refus du politicien et des divisions de toute formes, par le souci de bien rester sur la revendication générale: vivre dans la dignité , dans la sécurité et d’abord celle d’un emploi stable, d’un salaire décent, de savoir que l’avenir de ses enfants est assuré et que votre vieillesse sera honorable, autant que votre droit à être soigné, ce modèle français si décrié…
Danielle Bleitrach
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