Onze militants sahraouis des droits de l’homme des territoires occupés ont exprimé, hier à Alger, leur crainte de subir des représailles de la part des services de sécurité de l’occupation marocaine, dès leur retour chez eux. Cette délégation de militants sahraouis des villes occupées d’El-Ayoun, Smara et Dakhla, qui sont en Algérie pour prendre part à l’université d’été de la jeunesse et des étudiants de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD), ont affirmé à l’APS, en marge de leur visite au siège du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), que les autorités marocaines utilisent « tous les moyens » pour maintenir le black-out sur la situation des droits de l’homme dans les villes sahraouies occupées. C’est ainsi que la militante Nguia Haouci (20 ans) a affirmé qu’elle a été exclue de son lycée à El-Ayoun, dès que l’administration avait pris connaissance de l’objet de son déplacement en Algérie. De son côté, Hayat Reguibi (19 ans), qui a connu le même sort que sa compatriote Nguia, a indiqué que les responsables des établissements scolaires « utilisent tous le moyens pour faire pression sur les collégiens et les lycéens sahraouis ». « Ils sont allés jusqu’à nous imposer des épreuves d’examen sur le thème de l’histoire du Maroc, en nous obligeant à apprendre par cœur l’hymne national marocain », a-t-elle encore révélé. Elle a affirmé, par ailleurs, que « les autorités marocaines orientent les élèves sahraouis vers les CFPA d’Agadir et d’autres villes marocaines pour vider les villes sahraouies des habitants autochtones ». Hayat Reguibi a indiqué, en outre, qu’elle avait subi du chantage de la part du wali d’El-Ayoun, pour arrêter ses activités politiques. « Des actes d’intimidation, allant jusqu’aux menaces de viol », ont été aussi dénoncés par cette militante sahraouie. Ces appréhensions quant à une réaction violente des autorités de l’occupation contre les onze membres de la délégation de militants sahraouis des droits de l’homme, dont 5 femmes et 6 hommes, ont été également exprimées par Abdallah Khenaoui (36 ans), qui fait figure, déjà, de vétéran parmi cette délégation. Ce militant sahraoui des droits de l’homme qui a purgé une peine de sept ans d’emprisonnement et qui a connu les centres de torture marocains, dont les célèbres PCCMI, gérés par les services de renseignements des forces militaires d’occupation, a estimé que « les autorités colonialistes sont capables d’aller vers le pire pour casser l’insurrection des Sahraouis des villes occupées ». « Ils peuvent bien recourir aux milices civiles des colons encadrées par des membres de services de sécurité pour agresser la délégation, comme ils l’avaient fait au début de l’année avec la sixième délégation de militants sahraouis des territoires occupés qui s’était rendue aux camps de réfugiés sahraouis et dans les territoires libérés », a-t-il encore relevé.
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